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3.67/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bretagne , 1964
Biographie :

Née en Bretagne dans un milieu bilingue français-breton qui façonne sa perception des choses, Lou Raoul est très tôt sensibilisée au rapport au monde des personnes à travers les langues qui leur sont familières. Son travail d’écriture, qui oscille entre prose narrative et poétique, creuse, par le biais de personnages, la question des identités et de l’altérité. Elle a publié, depuis 2010, une dizaine de titres. Quatre recueils sont parus aux éditions isabelle sauvage (Les jours où Else, 2011 ; Else avec elle, 2012, prix PoésYvelines 2013 ; Traverses, 2014 ; et Otok, 2017). Elle donne des lectures publiques de ses textes, participe à des rencontres et à des résidences d’écrivain en France et dans d’autres pays d’Europe, anime des ateliers d’écriture et de la parole, coopère avec d’autres artistes, comme avec le musicien Kham Meslien pour la lecture-concert Kim m’apprivoise.
Son blog http://friches-et-appentis.blogspot.com/ tente des fenêtres ouvertes sur ses friches personnelles et vers d’autres univers.
Son dernier livre, Most, a été publié par les éditions La Dragonne en juillet 2016.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Galope le printemps dans les chants des oiseaux et puis la pluie plus loin plus tard, les lumières du vaisseau — celui-ci n’est pas en avarie au large de l’île de Sein, plus personne non plus ne vit du goémon, du varech, de la soude sur l’île de Béniguet — du vaisseau immobile, les ralingues des loisirs et du café gourmand les voilures des trois-mâts, c’est aussi sous la voûte bleutée qui fait à la mère couchée les yeux plus profonds ou plus expressifs, si dans le noir je pleure de mes mains sales défais ton pyjama vert-de-gris la toiture de la mairie trop lourde où je ne signe rien d’autre que les œufs mouchetés de la pie dans ce nid accueillant de ta peau qui me grandit qui m’allonge toi au-dessus
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Lou Raoul
Stolven, extrait de Friches / ensemble inédit
d’après un chant traditionnel breton intitulé Skolvan ou Stolven

luisantes sont les ardoises du toit
tombe la pluie sur la maison
tombe la pluie aux alentours
contre les jambes de celle qui vit ici
se presse un chat noir
un chat noir se presse
celle qui vit ici ses jambes fatiguées

dehors faire le tour des champs
celle qui vit ici va faire
le tour des champs le tour des semailles
son incessant travail à mains nues
et le chat et le chat noir est sur ses pas

mais d’où viens-tu chat noir, dit celle qui vit ici
ma bénédiction à toi, oui ma bénédiction à toi
de ce printemps et de l’été venant
hormis si c’est Stolven qui t’envoie
je ne veux pas de toi, je ne veux pas te voir
si c’est Stolven, mon fils, qui t’envoie
et elle se met à pleurer

taisez-vous ma mère ne pleurez pas
votre fils Stolven est venu vous voir
pour vous demander, ma mère, de me pardonner
votre fils Stolven est venu vous voir
et si vous ne le pouvez

si c’est mon fils Stolven que voilà
ma malédiction sur lui, oui ma malédiction sur lui
des couteaux de grêle et des gifles de vent
et qu’il s’en aille loin, au loin, loin
dit en traversant le pré celle qui vit ici
alors Stolven s’éloigne sur les routes,
sur les routes effaçant ses mauvais passages

s’éloignant Stolven croise son oncle
ne vous effrayez pas, mon oncle, oui c’est bien moi
je suis allé de bon cœur vers ma mère
son bon cœur qu’elle me pardonne
mais cela elle ne peut pas, elle ne peut, pas du tout

retournons ensemble, dit son oncle, toi et moi tous les deux
voyez-le sur les routes effaçant ses mauvais passages
voyez-le depuis sept ans sur les routes effaçant ses mauvais passages
trop dur est votre cœur, trop dur de refuser le pardon pour Stolven, votre fils
mais celle qui vit ici s’écrie des malheurs il m’a faits
mais celle qui vit ici s’écrie trop de malheurs il m’a faits
pour Stolven qui était mon fils, je ne peux

incendié sept meules de blé il a, et dire cela n’est rien
tuer trois de ses sœurs aussi il a, et dire cela n’est pas assez
tuer un médecin qui soignait un vieil homme et dire ceci est beaucoup
et dire et dire et dire, ce n’est pas le pire
perdu mon livre il a, mon petit livre si précieux
écrit au long des jours, écrit au long des nuits
perdre celui-ci est l’immense offense

taisez-vous ma mère ne pleurez pas
ma mère ne pleurez plus, je sais
votre livre n’est pas perdu, votre petit livre n’est pas perdu
celui-ci se trouve dans la mer profonde, à trente brasses
dans la bouche d’un petit poisson qui le garde

taisez-vous ma mère ne pleurez pas
ma mère ne pleurez plus, je sais
votre livre n’est pas perdu, votre petit livre n’est pas perdu
celui-ci se trouve dans la bouche d’un petit poisson
le poisson maintenant dans votre maison

taisez-vous ma mère ne pleurez pas
ma mère ne pleurez plus, je sais
votre livre n’est pas perdu, votre petit livre n’est pas perdu
celui-ci se trouve sur la table ronde dans votre maison
n’y manque que trois pages mouillées
l’une par l’eau, l’une par le sang, l’une par les larmes de vos yeux
oui l’une par les larmes de vos yeux

je donne ma bénédiction à Stolven, mon fils
quand je retrouve mon petit livre
quand mon petit livre est retrouvé
qui passe par là sur un cheval blanc
qui passe par là sur un cheval blanc et blanc lui-même ?
quand le coq chante à minuit les malheureux chantent sur la terre
quand le coq chante au jour venant les malheureux ne le sont plus

et Stolven chante avec eux
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Kim ne serait pas seule puisqu'elle serait avec Else alors elles seraient toutes les deux,
même si Else dormant endormie dans des draps blancs où elle aurait bien le temps de l'autre côté du ciel

tandis que sous un pont, allongé pour la nuit, un homme

s'arrêteraient deux pieds du jour à hauteur du jardinet à hauteur de la cour comme ce serait tout près de la porte d'Or à hauteur en hauteur étendu sécherait du linge entre deux façades murs troués de fenêtres à cette heure ouvertes juste ici arbustes et plantes ne prendraient pas d'ampleur en rangées bien accrochées des serviettes de toilette vertes dans l'air
et le vent pourrait souffler qui viendrait de la montagne
il aurait un nom
la Bora

seraient des pas suspendus tout comme Kim scrutant les visages peut-être les yeux comme elle sentirait ceux qui à peine l'effleureraient et ceux qui la regarderaient comme ses lèvres vers un fruit loin des silhouettes convenues convenir être venue de loin

alors les volets claqueraient se rabattraient avant que Kim les rouvrant plusieurs fois ne se résolve à passer le jour volets clos lumière électrique et les silhouettes passeraient semblables quelques bonnets en plus pour les têtes protéger
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