Des trois jeux de thèque habituels, je ne sais trop lequel est préféré : on joue autant à la thèque au pot qu’à la thèque au rond, ou à la thèque au chasseur. Pour le premier de ces jeux, on creuse au pied d’un mur autant de trous qu’il y a de joueurs. L’un de ces derniers se place à un ou deux mètres de ces pots et y lance la thèque ; tous les joueurs sont groupés et attentifs, car il faut que le possesseur du pot dans lequel tombe la thèque saisisse celle-ci immédiatement et en frappe quelqu’un de ses camarades ; or, tous se sauvent et il ne lui est permis de ne s’avancer que de trois pas : il lui faut donc une certaine adresse pour atteindre quelqu’un. La balle est partie, et personne n’a été touché, il faut que celui qui l’a lancée aille la chercher, et dès qu’elle est en sa possession, il a le droit d’en frapper tout joueur qui ne sera pas rendu dans un cercle tracé près des pots et qui constitue le but. Mais pendant qu’il s’éloignait, chacun s’est hâté de rejoindre ce but et en touchant le mur s’écrie : cul de pot ! Si celui qui lance la balle atteint un de ses camarades, celui-ci reçoit un pilori, c’est-à-dire que l’on place dans son pot une petite pierre. Au bout d’un certain temps, on compte les piloris de chacun. Le joueur qui en a le plus a perdu et doit être pilorisé ; on le place la face contre le mur, les mains étendues, les autres joueurs le frappent chacun trois fois à coups de thèque.
La noce singulière
Nicolas marie sa fille
Grosse et grasse comme un’ fourmi,
À cheval sur un pourciau,
Veurdin, veurdin, veurdinguette,
À cheval sur un pourciau,
Veurdingot.
Quand ils furent dedans l’église
Point d’eau bénite y aveut :
Pissirent dans leurs sabiots,
Veurdin, veurdin, veurdinguette.
Pissirent dans leurs sabiots,
Veurdingot.
Quand ils furent devant l’autel
Point de flambeaux y aveut,
Mir’nt le feu dans quat’ fagots,
Veurdin, veurdin, veurdinguette,
Mir’nt le feu dans quat’ fagots,
Veurdingot.
Quand y fur’nt dans la sacristie,
Point de régie n’y aveut,
Écrivirent sur un pot,
Veurdin, veurdin, veurdinguette,
Écrivirent sur un pot,
Veurdingot.
Quand ce fut pour y dineu,
Eur’nt la cuiss’ d’un’ fromi en rôt,
Il en restit cor au croc,
Veurdin, veurdin, veurdinguette,
Il en restit cor au croc,
Veurdingot.
Le bon vin qui z’y buvaient
’Tait d’la mare du chemin,
Chacun n’en buveut pas trop
Veurdin, veurdin, veurdinguette,
Chacun n’en buveut pas trop,
Veurdingot.