Louise Brévins

En matière de puterie, la France élève l’hypocrisie au rang de sport national. Le Saint-Graal serait sans doute plus facile à trouver que la logique dans nos textes de lois : une fille a le droit de se prostituer, mais personne n’a le droit de faire appel à ses services. En d’autres termes, le client est coupable, pas la pute, car la France considère qu’il y a un contrat sur le corps alors que le corps est inviolable. Mais d’une part, la fille ne vend pas son corps, il n’y a pas de transmission de propriété : elle réalise une prestation dont le corps est l’outil, de la même façon qu’un ouvrier travaille avec son dos ou un kiné avec ses mains.