Il choisissait toujours de jouer le rôle de l'éclaireur : suivre une trace en silence, se mouvoir sans bruit dans l'ombre des fourrés, lire les messages des fougères froissées, de l'herbe écrasée, des feuilles retournées. Il se voyait dans la peau d'un Indien, sur la trace des bêtes, tous les sens en éveil, à l'affût du moindre bruit.
Après quelques hésitations, il s'y décida. Son apparition à Londres, en 1935, en blouson de daim, en pantalon à franges et en mocassins, de longues nattes de cheveux noirs sur les épaules, fit sensation ! Non seulement le personnage était-il romantique, mais sa voix vibrante racontait le roman de la forêt et de ses habitants, les animaux et les Indiens. Tout le monde l'aima, du Roi jusqu'au dernier des gamins.
Archie n'avait pas tort de penser que le pays était condamné. Depuis la guerre, la chasse était devenue quelque chose de totalement différent de ce qu'elle était à son arrivée. En ce temps-là, il existait telle chose qu'un territoire de chasse, que tout le monde connaissait et respectait. Chaque trappeur prenait soin de limiter ses prises, poru que les bêtes puissent se reproduire.
Une bande indienne est une sorte de famille, mais beaucoup plus étendue et plus complexe que la famille occidentale simplement dominés par le père et la mère. Il faut concevoir une organisation familiale fondée sur l'existence de territoires hérités de génération en génération et sans lesquelles la vie est impossible.
Après sa sortie de l'hôpital, pendant la Grande Guerre, Archie venu se rétablir chez elles. Elles me montra des photo d'un grand soldat maigre, aux cheveux coupés ras, debout dans le jardin.