On me demande souvent : comment pouvez-vous étudier le Goulag, la Shoah, vivre avec ces histoires si lourdes, lire des témoignages si terribles ? J'ai toujours répondu : ce passé -là, on aurait beau s'en détourner, il est impossible de l'annuler, de faire en sorte qu'il n'ait pas eu lieu. Alors, il vaut mieux l'étudier, car sinon, il vous atteint imperceptiblement.
Je me suis construit des échafaudages. A présent, ils s'effondrent. [...] Lorsqu'on découvre aujourd'hui des fosses communes à Boutcha, à Izioum, à quoi cela sert-il d'avoir tant réfléchi sur celles de Sandomorkh et de Romanovka ?