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Citation de Mimimelie


L’économie ne fait à aucun moment partie de la scolarité obligatoire, et cette « science » paraît si incertaine pour ceux-là mêmes qui prétendent la posséder, qu’aucun consensus ne semble s’en dégager. J’aimerais suggérer à nos politiques de faire un sondage sur ce que les Français, même d’un bon niveau culturel et scolaire, savent du Conseil de l’Europe ou du CAC 40, cet être étrange qui s’invite chaque soir à dîner chez nos concitoyens par l’entremise du journal télévisé. Peut-être mesureraient-ils alors combien il est déraisonnable d’espérer donner un sens à leurs projets en fondant ce qui intéresse tout le monde sur ce qui n’intéresse, et pour cause, personne ! D’autant que pour corser la difficulté, nous perdons aujourd’hui, avec la construction européenne, le cadre dans lequel s’était noué un lien aussi original que ténu entre démocratie et solidarité : le cadre national. Je ne songe pas à nier les nécessités d’une Europe censée permettre aux vieilles nations d’avoir encore n rôle à jouer. Mais, pour autant, n’est-il pas insensé de sous-estimer le prix d’un tel « progrès » : c’est dans l’état-nation, et jusqu’à preuve du contraire nulle part ailleurs, que les individus particuliers parvenaient à se reconnaître dans la représentation, par leur classe politique, de quelque chose qui ressemblât un tant soit peu à l’intérêt général.

Dans l’état actuel des choses, la construction européenne reste un « procès sans sujet » : elle produit du droit, des échanges commerciaux, des liens de tous ordres entre les peuples, mais sans qu’à aucun moment cette production ne soit visible, ni a fortiori compréhensible par les citoyens. Au sens propre, irresponsable, elle n’est imputable à aucun sujet : ni à un homme, faute de Président, ni à une souveraineté nationale, faute d’un Parlement digne de ce nom. Et l’on voudrait que l’Europe soit le grand projet d’aujourd’hui, celui qui viendrait donner sens à la politique après l’effondrement des idéologies ? Est-ce vraiment, en l’état, raisonnable ?
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