Puis, au grand étonnement
de l’aubergiste encore présent,
comme si elle était seule,
la déesse repoussa les draps blancs
au milieu de la pièce,
étendit ses belles jambes
et descendit du lit
d’un bond si énergique
qu’elle souleva sa chemise blanche
juste au-dessus de sa hanche,
permettant au tenancier ravi
(dois-je le dire, le cacher ?)
de voir de Vénus le nombril sacré ! [...]
Descendu dans la cuisine,
il prit une pâte fraîche
que sa vieille servante
étalait sur une planche,
découpa un petit morceau rond
qu’il enroula sur son doigt
de mille et une façons
pour tenter d’imiter
ce nombril sacré, ô combien singulier.
Et c’est ainsi que l’aubergiste,
louchon et bolognais,
en imitant le nombril de Vénus
apprit l’art de faire le tortellino.
(Les légendes du tortellino surnommé le "nombril de Vénus")