On peut survivre plusieurs dizaines de jours sans se restaurer. La bière tiède que j’ingurgite machinalement n’est pas un aliment mais je ne me sens pas plus mal que la semaine précédente ; le houblon est nourrissant. Difficile de tomber plus bas quand on est déjà au fond du gouffre ; il faut creuser avec ses ongles tant qu’on en a. Et on ne voit jamais la fin. Chaque fois qu’une porte s’ouvre, un long couloir se révèle, plus long et plus funèbre que le précédent.