Maurice est arrivé jusqu’à nous. Il est porteur de très mauvaises nouvelles. A Lyon, la Milice a arrêté une partie de la famille et l’a livrée aux allemands. Mes beaux-parents sont à Montluc. Le soir Raymond pleure dans mes bras. Il sait que c’est la misère, la crasse, l’horreur de cette prison. Je n’ai que ma présence et mon amour pour essayer de l’apaiser. Nous n’arrivons pas à dire un mot. Tous les deux dans ce lit, accrochés l’un à l’autre, nous mesurons notre impuissance et notre désespoir.