Dans la rue principale, Rose sourit à l’un et à l’autre. Elle n’a plus envie de se cacher, de détourner le regard, de baisser la tête. Il lui semble qu’on a enlevé de ses yeux le voile qui l’empêchait de voir. Ces gens qu’elle croise ne sont plus des visages anonymes, des miroirs reflétant ses craintes, des figurants, des statistiques. Elle se demande d’où ils viennent et ce qu’ils ont traversé. Elle espère qu’ils n’ont pas faim, qu’ils n’ont pas peur.