"Le médecin légiste Nicole Petijan fit un stage à la SREPI où elle eut tout le temps nécessaire pour comprendre que parfois il ne faut justement pas chercher à comprendre."
"La nostalgie n'a jamais été constructive."
il existe deux choses d'infinis, l'univers et la bétise humaine... Mais pour l'univers on en est pas bien sûr.
Contexte : Nicolas annonce la future catastrophe à Lucien
Là il détourne le regard, ses yeux sont dans le vide, son esprit perdu dans ses pensées. Il ne bouge plus, il ne parle plus. Je le connais bien le Nicolas, et là il est figé dans une angoisse morbide…
Mais qu’est-ce qu’il se passe encore ?
- ( Nicolas ) : « De la colline du mont d’or on peut voir presque toute la vallée, presque tout jusqu’à Cadarache, tout ce qui va disparaître… Au-delà même de Manosque. Tout va être exterminé, anéanti, la terre brûlée à plus d’un mètre de profondeur. Il ne restera plus que de la matière carbonisée… De la matière carbonisée à perte de vue. On ne retrouvera même pas les os de ces pauvres malheureux pour leur offrir une sépulture. Le plus terrible c’est qu’il n’y aura pas un cri, pas même un gémissement. Tout s’évanouira dans un silence de mort en quelques secondes comme si Dieu avait honte de ce qu’ont fait les hommes. »
Je m’approche de Nicolas et le tire violemment par l’épaule.
- « Qu’est-ce que tu racontes ? C’est pas possible, explique-toi, bordel. »
Nicolas a ses yeux noyés de larmes… C’est sûr, il ne plaisante pas.
- « Après votre guerre mondiale, des générations ont été attristées par les images des conséquences de la bombe atomique… Des hommes calcinés… Une petite fille qui errait le corps brûlé avec une robe encore collée à sa peau par la chaleur… Pas de couleur, tout était noir et gris. Mais moi… Lucien, moi, c’est la catastrophe de Cadarache qui hante mes nuits. Là, il n’y avait pas de gris… Non, il n’y avait que du noir… Du noir à perte de vue. Et ce silence… »
Nicolas s’arrête de parler, il ne peut plus. Il essuie ses yeux avec ses mains. Je lui donne un mouchoir en papier. Il lui faut plusieurs minutes pour se remettre. Je ne dis rien, je suis complètement effondré. Nicolas se mouche puis reprend son récit.
- « Des images ont été prises par avion parce qu’il était impossible de marcher sur le sol tant la chaleur était intense. Il ne restait plus rien à part quelque tas de matière par-ci par-là qui étaient des immeubles qui avaient fondu et là, Lucien, j’ai compris ce qu’était qu’un silence de mort. Nous avions aussi les bandes-son de l’époque, mais les commentaires étaient rares tant la vue de cette désolation était insoutenable. Nous n’entendions que de courtes phrases de temps en temps, du genre, « De la terre brûlée sur des centaines de kilomètres, c’est tout ce qu’il reste de cette Provence magnifique »… « Pourquoi autant d’innocents sont morts, n’aurions-nous pas pu éviter ce drame ? ». Même les avions ne pouvaient pas s’aventurer trop longtemps au-dessus de ces terres tant la température et la pollution étaient importantes. J’ai pu voir des images satellites de la France après ce cataclysme, la Provence n’était plus qu’une grosse tache noire comme si de l’encre était tombée sur le papier. Cette tragédie s’est déroulée des siècles avant ma naissance, mais dans mes nuits j’entends toujours les rires des enfants, le chant des oiseaux, le bruit de la vie avant la catastrophe et d’un coup le silence… Le silence et le noir… Un noir profond et angoissant qui me réveille en sursaut. Ça a été un tel bouleversement que l’atmosphère terrestre s’est complètement dégradée. »
Lucien Lubrano, écrivain Manosquin né en 1952, s'est lancé dans l’aventure éditoriale pour la première fois avec "Une lueur dans les yeux" puis avec « Le choix d'un ange ». Ces romans vous entraînerpnt dans une aventure où le futur fait irruption dans la vie de provençaux d'une manière tout à fait inattendue. Humour, intrigue action, sentiments et science nourrissent de façon étonnante cette incroyable fiction.
"Quand on fait des affaires foireuses, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait de temps à autre des conclusions foireuses."
"_Qué antécédent ? Il n'avait pas d'antécédent. C'est pas un crime que de perdre la mémoire. C'est lui qui a voulu travailler pour la police."
"Il est étonnant de constater comment la durée des minutes peut se rallonger dans certaines circonstances."
"[...] les hommes ont une sainte horreur de ce qu'ils ne connaissent pas."