L’Action Française traînait derrière elle, comme un pilier de tripot, un faix de dettes toujours grossissant, elle se faisait escroquer avec une naïveté de vieille rentière bigote. Son extravagant budget alimentait à longueur d’année la verve furibonde et superbement soldatesque de deux ou trois lucides et truculents vétérans de ce bobinard, selon leur mot favori, tous du reste d’une fidélité que rien ne pouvait ébranler. L’un d’eux disait de Pujo : "Il dort vingt heures sur vingt-quatre, et il lui faut quatre heures pour se réveiller".