Pourquoi surfer la nuit ?
-Parce que je suis seul, roi de la mer, l’océan m’appartient. Quand je prends la vague et que ma lampe frontale tombe en panne, je me repère à la houle, aux mouvement de reins de l’océan même. Je me repère au vent, à l’oreille, à l’odorat : c’est alors un mur infini d’eau, d’embruns qui m’environnent, c’est l’obscurité en personne que nous enroulons autour de nous, comme un grand drap.
-Autour de « nous » ?
-De moi et de ma planche.
Le chagrin est une eau acide où se plonger pour après, mauvaise foi, se plaindre d’avoir été brûlée, au premier, au deuxième degré, le chagrin, c’est un clown vache, la vie, un mélange d’or et de fumier.
La veille du départ est très habitée.
On a des sauts réflexes, on enfournerait sans réfléchir son vélo dans la chaleur du matin. Doucement, Karima, ton corps se meut pour l'instant dans un appartement. Nos seins frémissent. Une sueur stalactite entre eux deux, elle nous donne un froid nain qui invite à bouger, à l'effort, au voyage. On ne chevauche pas un vélo par hasard,a selle provoque d'indéniables sensations, pourquoi ne suis-je pas d'ailleurs déjà assise sur elle, la quête de l'auto-plaisir n'est-elle pas la clé pour en prendre avec l'autre ? Le stage "Où en êtes-vous avec l'autre?" le dira.