Selon une idée assez répandue, la vie serait plus facile pour certains : "Est-ce qu'on est obligé d'avoir des blessures " me demande t-on régulièrement quand je parle en public du mal subi. Mais pour personne la vie n'est définitivement un "long fleuve tranquille" ! Il ne s'agit d'ailleurs pas de comparer les listes de déboires, de malheurs, d'injustices. On sait que les mêmes événements n'ont pas les mêmes effets. Et puis certains, tels des oiseaux tombés du nid, donnent l'impression d'être des écorchés vifs : il ne leur est rien arrivé de spécial, mais la vie en société ne cesse de les agresser. Tout cela fait pencher pour la modestie : comment puis-je savoir ce qui se vit derrière la façade, les apparences, le curriculum vitae ?