Deux civilisations, deux époques s'affrontent: la leur, naturelle, spontanée, sachant se servir du toucher pour aller vers l'autre; la nôtre, fabriquée, guindée, qui ne connaît que la parole pour communiquer.
Le fleuve boit le ciel sanguin. Et perdues dans le décor de cette plaie écarlate, se profilent des silhouettes d'hommes nus et silencieux.
La terre fraichement écorchée vomit son odeur d'humus et libère des arbres gigantesques qui s'écroulent sur le fleuve.
Le flot de la nuit nous surprend, les contours disparaissent et .... tout s'éveille.
J'oublie le futur pour m'abandonner à la tranquillité solide de l'instant présent.
On ne connaît et on aime un peuple que si on fabrique une histoire avec lui.
L'Amazonie est faite de désespoirs profonds et de bonheurs à fleur de peau.
La forêt est faite de ces émotions vraies, si on sait la vivre, la sentir et s'y abandonner.
Chercher à la vaincre, c'est la détruire, l'anéantir, passer à côté.
La forêt renaît sous forme de scions tendres et de larges fougères.
C'est l'Amazonie, la mort sans cesse confrontée à la vie naissante.
La terre fraichement écorchée vomit son odeur d'humus et libère des arbres gigantesques qui s'écroulent sur le fleuve.