Encore une belle lecture découverte lors de mes recherches pour le mémoire! Puisque je travaille sur des romans exclusivement féminins (ou presque), j'ai voulu m'intéresser à cet ouvrage consacré à "La venue de l'écriture".
La première partie, d'Hélène Cixous, qui a donné son titre à l'ouvrage, regorge de très beaux extraits sur la langue, sur le "je" féminin, sur le langage liquide des femmes. Si mon mémoire m'a appris quelque chose, c'est bien que la femme est associée au liquide à un point que je n'imaginais pas. Elle est larmes, elle est sang, elle est flux et reflux: "femme qui se fait et se défait avec la vague qui l'engendre", nous dit d'ailleurs le poète Saint-John Perse. Elle est écoulement jusque dans son écriture.
La deuxième partie de l'ouvrage ("mon corps dans l'écriture") illustre bien ce trait de l'écriture féminine, puisque la prose de Madeleine Gagnon est brute, sauvage, pareille à un torrent déchaîné.
Je suis passée plus rapidement sur la troisième partie qui n'était pas pertinente dans le cadre de mes recherches. J'en ai apprécié l'écriture sublimement féminine, délicate et parfois à la limite de l'érotisme.
Un excellent ouvrage dans le fond et dans la forme, si ce n'est quelques idées quelques peu surannées (mais si peu présentes dans le livre que je ne les exposerai pas ici, puisqu'elles n'en gâchent pas la lecture).
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J'ai beaucoup aimé ce récit, captivant, plein de nuances et de poésie. À quelques reprises, j'ai fait un parallèle avec La détresse et l'enchantement de Gabrielle Roy.
Ceux qui ont vécu, comme l'auteure, les années 60 et 70 (la Révolution tranquille, la fin du pouvoir du clergé, la montée du féminisme, la consécration de la littérature québécoise) apprécieront encore plus ce livre.
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