Je ne voulais pas d'une relation, pas uniquement avec lui, avec personne. Si j'avais réussi à envoyer balader l'homme de mes rêves, je ne pourrais jamais en désirer d'autre. J'étais carrément dépourvue de sentiment. Je n'éprouvais ni compassion, ni amour, ni attachement.
À l'intérieur de mon esprit, ma personnalité s'était coupée en deux et se battait férocement. La partie de moi qui ne pensait qu'au boulot et à ses besoins me susurrait doucement que ce n’était pas plus mal. Que j'étais jeune, que mon travail ne convenait pas à ce mode de vie, qu'avoir un enfant dans ma situation serait comme signer mon arrêt de mort. Que jamais je ne pourrais avoir de famille, de vie, à part le travail. Mon boulot, c'était ma vie. Ma respiration. Elle me disait que je n'avais pas à m'attarder sur cette chose qui avait grandi en moi.
Mais l'autre partie de moi était douce et possédait du cœur. Elle me réconfortait et m'assurait que pleurer pour ce petit être que j'avais aimé même sans avoir su son existence, était tout à fait naturel.
Mais j'étais destinée à mourir au boulot. Je ne pourrais jamais fonder une famille, si seulement j'en voulais une.
Je n'en pouvais plus.
Tu es amoureuse de deux garçons en même temps. Toutefois, pas de la même manière. Chacun a quelques trucs qui te font vibrer. Et comme la vie, et encore plus l'amour, est une sale garce, tu vas devoir faire un choix. Tu vas devoir choisir entre ton premier amour où stabilité et douceur sont au rendez-vous, contre ce garçon par qui tu es irrésistiblement attirée et qui te fait sentir capable de tout avec deux paires d'aile sur le dos.
C'est une vieille famille, ça explique le pourquoi du comment. Les hommes baisent les mains des femmes et les vouvoient. Le fils prête allégeance au père et ferait tout pour lui. Le père exerce son pouvoir de supériorité et fait ce qu'il veut de son fils. La guerre est constante chez les bonnes, et le gars qui supervise tout jalouse le fils du dictateur donc le balance à celui-ci. Voilà comment ça se passe ici.
Nous avions été entraînés dès l’âge de neuf ans. Entraînés à repérer la faiblesse de l'ennemi, à s'en servir et à tuer avec toutes les armes possibles.
Ces neuf dernières années avaient était une véritable torture, mais j'aimais ça. J'adorais ôter la vie, c'était une chose qui ne me quitterait jamais. J'avais le pouvoir dans ces moments-là. Je pouvais décider de laisser en vie ou de tuer
On m'a appris à ne pas aimer. À ne pas m'attacher. Comment veux-tu que j'oublie une leçon qu'on me dicte depuis que j'ai neuf ans ?
On nous avait aussi appris à draguer, à se servir de nos charmes, de notre corps, si besoin, pour la réussite d'une mission.
J’ai toujours cru au destin. Une force, quelque part, qui nous conduit dans la vie, qui fait que nous agissons de tel que cela nous mène là où on doit être dans l’univers.
J’y crois dur comme fer.
On ne cherchait pas à savoir pourquoi, mais seulement comment ils voulaient qu'on le fasse.