Il est devenu courant d’employer le mot « vendre » à tout propos, vendre ou se vendre. Une jeune fille en recherche d’emploi peut sans rougir affirmer qu’elle souhaite « apprendre à bien se vendre ». A un ami qui vous explique un projet, on répondra sans y penser : « C’est une bonne idée et tu la vends bien. » Les agences de communication en vogue se pressent auprès des élus pour les aider à « vendre » leur politique et leur image. Ces tics de langage, nés dans les années 1980, étaient impensables auparavant. Ils seraient apparus comme la marque d’une abjecte vulgarité. Les temps ont changé.