Möller sortit un peigne et essaya de mettre un peu d'ordre dans son indocile chevelure rousse. Le résultat ne fut pas excellent mais il finit par dire :
- Eh bien, nous avons appris de source sûre , en provenance de Norvège et du Danemark, que nous pouvons nous attendre à l'arrivée de milliers de manifestants organisés. […]
- Ah bon.
- Je suis venu pour faire une proposition sérieuse, dit Möller.
- Ah oui.
- À savoir que vous nous donniez l'autorisation d'arrêter ces gens à la frontière et de les renvoyer chez eux. […]
- Non! […]
- Je vous ai fait une proposition très explicite et vous la rejetez. Sans raison.
- Des raisons, on peut t'en donner, dit Martin Beck. Si c'est ce qu'il te faut.
Il jeta un coup d'oeil en direction de Gunvald Larsson, qui dit :
- La première c'est que tes idées sont en contradiction avec nos principes quant au droit de manifester. Celui-ci est garanti par la Constitution.
- S'il s'agit d'une manifestation pacifique, oui.
- Dans la plupart des cas où elles ne l'ont pas été, c'est la police qui en a été la cause. C'est elle qui est responsable des violences, le plus souvent.