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Citation de Rodin_Marcel


[p. 188 – lors d’une rafle dans les bas-fonds de la ville]

« L’opération débuta vers 23 heures et la nouvelle se répandit comme une trainée de poudre dans les îlots insalubres et les fumeries clandestines. Le bilan en fut décourageant : voleurs, receleurs, proxénètes, prostituées se planquèrent et la plupart des camés en firent autant. La rafle dura des heures. On prit un cambrioleur la main dans le sac ainsi qu’un fourgue qui n’avait pas eu suffisamment d‘instinct de conservation pour disparaitre dans la nature et, au bout du compte, la police ne fit que semer le trouble parmi les épaves – les clochards, les alcooliques, les intoxiqués, ceux qui avaient perdu tout espoir et n’étaient même pas capables de s’égailler comme des fourmis quand l’Etat-providence retournait la pierre sous laquelle ils se terraient. On trouva une écolière de quatorze ans nue dans un grenier; elle avait absorbé cinquante pilules de préludine et avait été violée une bonne vingtaine de fois. Mais quand la police arriva, elle était seule, sanglante et meurtrie. Elle pouvait encore parler et raconta de façon. décousue ce qui lui était arrivé. Elle s’en moquait, dit-elle. Comme il était impossible de mettre la main sur ses vêtements, force fut de l’envelopper dans un vieux dessus-de-lit. On la conduisit en voiture à l’adresse qu’elle avait indiquée ; là, une personne qui se révéla être sa mère, déclara que l’adolescente avait disparu depuis trois jours et refusa de la laisser entrer. Ce ne fut que lorsque la jeune fille s’évanouit devant la porte qu’on appela une ambulance. Il y eut plusieurs cas du même genre. »
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