je me suis mis à dessiner, pas avec la prétention de celui qui sait déjà qu’il va y arriver, accomplir quelque chose qui serait reconnu des autres, mais avec tout ce qu’il faut d’ombre et de lumière pour accompagner une idée de sa germination à son apothéose, avec cette foule d’inconnus qui nous habite tous. un accident qu’on voudrait beau, en y prenant du plaisir. et grâce à ce processus de création requérant de la constance et de la patience, ma colère avait de quoi cogner : la vérité.
il m’a toujours semblé que le but de tout art est de s’opposer à la vérité, saisir l’advenu.
chaque dessin terminé en appelait un autre. fleuve frénétique, ça s’enchaînait, comme si je portais en moi tous les rêves, toutes les angoisses du monde. (p.31)