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Citation de enkidu_


En 1921, dans une préface rédigée en hommage à Charles Doughty, T.E. Lawrence écrivit quelques lignes magistrales consacrées à Allah. Evoquant la vie quasi monacale des bédouins, l’auteur des Sept Piliers de la sagesse note que « l’unique refuge, le rythme de son être, est en Dieu. Pour l’Arabe, ce Dieu unique n’est ni anthropomorphe, ni tangible, moral ou éthique [...] Lui seul est grand, et c’est pourtant la simplicité de ce Dieu des Arabes, sa présence de tous les jours, qui règle leur alimentation, leurs combats et leurs plaisirs ; il fait l’objet, ajoute-t-il, de leur pensée la plus courante ; il est leur compagnon sur une voie inaccessible à ceux pour qui Dieu reste importunément voilé sous le décorum de l’adoration en forme. Les Arabes n’éprouvent aucune difficulté, aucun scrupule, à introduire Dieu dans leurs faiblesses et à l’annexer à leurs appétits. Allah est le mot qu’ils prononcent le plus » (in Arabia deserta). Cette grandeur d’Allah, source de quiétude chez le musulman, a émerveillé nombre de voyageurs non musulmans. A une époque où déjà le matérialisme envahissait la conscience, ce mysticisme, cet abandon du croyant à une divinité bienfaisante et l’intransigeance de la foi en Mohammed étaient admirés et loués comme des vertus émanant de la seule religion musulmane. La majesté d’Allah est telle qu’aucune action du musulman ne demeure jamais vaine. Dieu est cité 2 700 fois dans le Coran. Il est « Lui », Dieu, le Dieu Un ! « L’Impénétrable » et que nul n’égale. Et le Coran d’ajouter : « Il n’engendre pas et n’est pas engendré » (Coran CXII).
(...)
Gustave Le Bon (1841-1931) relève ce fait étonnant que, même défaits, les Arabes imposent encore à leurs conquérants les lois de leur civilisation ; il ne va pas jusqu’à dire – comme le font avec délectation tous les musulmans – que Dieu le Très-Haut pourvoit à tout, à commencer par les victoires. Lamartine (1790-1869) note que Mahomet, notre Mohammed, « a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est devenue une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu un et immatériel ». Cette soumission totale à un Dieu a fasciné Ernest Renan (1823-1892) pour qui les Orientaux sont « entrés dans le surnaturel ». Il a écrit : « Dieu, les Arabes et les Hébreux, c’est tout un, en tout, Dieu est dieu et Mahomet son prophète. Dieu partout ; vivre là-haut, on tient peu à la terre. »
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