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Citation de enkidu_


On ne comprendra jamais tout à fait l’âme orientale si l’on n’inclut pas dans son étude le savoir-vivre, qu’elle sécrète en elle depuis toujours. Et ce temps est long, très long. Des siècles car il précède souvent l’implantation historique de l’islam. La difficulté demeure cependant en ce que ce savoir-vivre oriental est indécelable, d’une discrétion absolue. Il faut un sens aigu de l’observation pour l’isoler et l’identifier. Au nom de ce savoir-vivre, les relations du maître et du disciple, de l’homme et de la femme ou même celle entre deux inconnus qui se croisent dans l’espace public suivent un ordonnancement précis, un protocole immémorial. Il fut un temps où la distance idéale entre un homme et une femme faisait l’objet de dissertations poussées : à quelle distance un homme peut-il se tenir d’une femme qu’il croise dans un espace ouvert de façon à ne pas l’offenser ?

Le savoir-vivre est devenu une discipline urbaine à part entière. Son nom est zarf, ses initiateurs en sont les zurafa, les « raffinés », une classe de lettrés sensuels et opulents qui, d’Omar ibn Abi Rabi’a (644-719), le fameux poète d’Arabie – peut-être le premier dandy arabe –, jusqu’à Ziryab, autre dandy encore plus extravagant, ne cessent de varier les mets, les rencontres et les modes vestimentaires, à la fois pour flatter leur orgueil et pour inspirer leurs admirateurs.
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