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Citation de MalikaHess


Nous sommes sur le point de quitter le ciel de Savendel pour retrouver le ciel bleu. Cependant, une large brume entoure le navire à vue d’œil ; elle nous entoure comme les bras d’une mère étreignent son bébé.

Il m'est impossible de voir plus loin que le bout de mon nez, même la proue et le ponts me sont invisibles ; en guignant par-dessus mon épaule, je ne vois que la vague silhouette de Kaméï dans son nid-de-pie.

Depuis là, j’entends l’écho de la voix de Snow :

– Kaméï ! L’état des lieux !

– J’vois rien, capitaine ! Même la mer n’est plus percevable !

Alertée, je tends l’oreille.

Il y a quelque chose qui cloche.

Et le silence sur le pont témoigne que ce n’est plus une illusion.

J’entends des femmes rires, glousser, gémir et murmurer.

Puis, ces voix se mettent à chanter.

Un atroce frisson d’angoisse me hérisse le dos : j’espérais venir et partir de Savendel sans les croiser…

Mais les sirènes nous ont trouvés.

Les pirates apprécient ces voix : je les entends parler d'une voix rauque, comme s’ils essayaient de les charmer, ou comme s’ils les invitaient à se montrer et à monter à bord.

Dans ma tête, deux camps s’affrontent.

D’un côté, je veux les laisser sombrer dans cette démence. Ils se feront dévorer par les sirènes, et là, j’aurai une bonne raison de les regretter.

De l’autre, j’éprouve encore une affection fraternelle pour eux. Hier encore, ils étaient mes amis, mes anges gardiens. Ils ont promis de me protéger et m’ont tant instruite, tant fait rire.

Mais je dois me rendre à l'évidence : si je ne réagis pas, je coulerai avec le navire.

Décidée, j’attrape une corde et descends sur le pont en me laissant glisser.

Autour de moi, les pirates sont devenus étranges : ils déambulent et titubent, enivrés par les voix enchanteresses des sirènes. Même Snow abandonne le gouvernail pour suivre ces chants.

Comment vais-je faire pour tous les sauver ?

Réfléchis, Cassandra, réfléchis !

Un coup de feu me fait bondir de sursaut : la sirène qui attirait Snow s’est fait abattre par le pistolet de Naïd ; je le vois se dépêcher de ligoter les poignets de Snow à la clôture qui tient le gouvernail avec une corde.

Devant moi tombe un mousquet.

– Éradique-moi ces sirènes ! Je prends la barre !
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