L’histoire commence par un échec : celui de Robert Badinter et Philippe Lemaire à faire gracier Roger Bontems en 1972, condamné à mort pour un meurtre dont il a été le complice mais qu’il n’a pas commis. De là suivra tout le combat de Badinter dans sa lutte contre la peine de mort. Avec en point d’orgue le procès Patrick Henry en 1977 où, certain de la culpabilité de son client, Robert Badinter fait le procès de la guillotine au tribunal. Le tout entremêlé de flash back sur la jeunesse de Robert Badinter, dont les auteurs nous rappellent que celui-ci a vu son père se faire rafler en 1943 sur ordre de Klaus Barbie (le même dont il aura l’occasion, une fois devenu garde des sceaux, de permettre le procès télévisé en 1987).
Une histoire qu’il faut connaître et dont il est capital de se souvenir. Régulièrement. S’en souvenir parce que le chemin intellectuel vers l’idée de l’abolition de la peine de mort n’est pas un chemin aisé. Il doit être constamment rappelé, refait. Ce qui est instinctif c’est de vouloir mettre en pièces les assassins, les meurtriers, les bourreaux d’enfants.
Oui. Mais voilà, certains Hommes, plus grands que nous (Victor Hugo en était), nous ont appris, en leur temps, à contre courant de toute l’opinion publique, à nous accrocher à l’idée que la peine de mort ce n’était qu’un meurtre en plus. Et que l’abolir était la condition sine qua non pour sortir de la barbarie.
En ces temps troublés, merci à Marie Gloris Bardiaux-Vaïente et Malo Kerfriden de nous offrir une occasion de nous en souvenir.
Difficile et indispensable.
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