A dix-sept ans, j'étais de taille moyenne et, à l'instar du reste de la foule, je devais tordre le coup pour apercevoir l'objet de notre attention. L'imposante stature de Benito Mussolini était facile à repérer, silhouette familière des premières pages des journaux fascistes. Même de dos, il dégageait une impression d'arrogance et d'autorité, à se pavaner aux côtés d'un homme légèrement plus petit que lui. L'individu se distinguait uniquement par le costume qu'il portait en place et lieu d'un uniforme doré dégoulinant de médailles. De là où nous nous trouvions, il n'y avait rien de physiquement remarquable chez l'invité révéré de Mussolini