Non, pourvu que jamais la guerre et la violence ne me laissent indifférente.
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Et si, hélas, bien d'autres révolutions non violentes ont été réprimées dans le sang, seules sont perdues d'avance les batailles qu'on ne livre pas.
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Au Mexique, rares sont les personnes à faire encore confiance à la police, qui traîne derrière elle une réputation de violence et de corruption. Et à Ciudad Juarez encore moins, puisque des policiers ont sans doute été complices de ces meurtres ou ont en tous les cas fermé les yeux, par peur des représailles ou grâce à des pots-de-vin. Drôle de pays où il faut se méfier des personnes censées nous protéger.
Je n'avais jamais imaginé que ces djihadistes puissent recruter autant de combattants et conquérir des territoires aussi vastes. A mes yeux, leur propagande sanglante ne pouvait que les desservir : qui pourrait avoir envie de rejoindre un mouvement de barbus fanatiques, capables de se filmer en train de décapiter des journalistes ou de tuer des homosexuels ? Et surtout, j'imaginais que ce groupe disparaitrait aussi vite qu'il était apparu s'il était privé de soutiens et de ressources financières. C'était mal connaitre la puissance du fanatisme relayé et démultiplié par les réseaux sociaux.
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Arme de guerre. On connaît les armes dites légères, les armes chimiques, celles de destruction massive... Mais durant les conflits armés, une méthode est utilisée de façon systématique contre les femmes : le viol. Le corps des femmes est devenu un champ de bataille, chaque partie au conflit se l'approprie et en abuse, qu'il s'agisse des soldats de l'armée régulière comme des rebelles membres de groupes armés, parfois même des militaires internationaux des Nations unies censés protéger la population civile. Une arme silencieuse et bon marché, utilisée pour humilier et déshumaniser.
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La paix, elle y croit, mais à une paix véritable : "La paix, ce n'est pas seulement quand les fusils se taisent. C'est une vie dans la dignité et la justice sociale, avec du travail, une éducation, la santé."
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Car ce sont les habitantes d'un pays qui connaissent le mieux quels sont les combats les plus urgents à mener chez elles et avec quel type d'arguments elles ont le plus de chance de convaincre leurs compatriotes. Nous devons être là pour les soutenir et les renforcer, non pas pour venir avec nos idées préconçues mener le combat à leur place.
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Le combat pour le respect de nos droits est le même, qu'il se passe en Europe ou en plaine brousse africaine. Les droits, en particulier ceux des femmes, ne sont jamais définitivement acquis. En témoignent les nombreuses tentatives de renvoyer les femmes à la maison lors de hausses du chômage, les projets de la lois pour restreindre l'accès à l'éducation sexuelle ou à l'avortement, les discutions sur les tenues vestimentaires acceptables ou non, la relation au viol et du harcèlement sexuel, et j'en passe. Chez nous également, les combats féministes sont bien loin d'être terminés. Et nos victoires, ou nos échecs, sont suivis de près par les femme qui s'engagent dans le monde entier.
Adolescentes, je m’étonnais déjà que l'histoire ne retienne si peu les parcours de femmes remarquables, qu'elles aient été résistantes, pacifistes ou qu'elles aient changé le monde grâce à leur découvertes. Elles ont souvent été injustement reléguées dans l'ombre.
Délibérément toutefois mes héros n'auront pas voix au chapitre. Même si je sais pourtant à quel point leur contribution est essentielle, car aucun changement de société ne peut être réalisé sans la participation de l'une des deux moitié de la population.