Il y a plus d'une heure que le "Suffren", continuant vers le nord sa route paisible, est passé par le travers de Belle-Île. La nuit calme s'achève. Déjà, l'orient se teinte des premières lueurs du matin...
La cloche du bord vient de piquer cinq heures.
Dans la clarté indécise de l'aube, le maître de quart envoie quelques hommes ou plutôt quelques ombres découvrir les bastingages.
A l'intérieur dans casemates et postes d'équipage, les matelots reposent paisiblement....Roulés dans une chaude couverture, ils dorment dans leur hamac de chanvre. Ceux-ci, disposés sur trois étages, se balancent au rythme lent du navire....
(extrait de "La vie à bord", paragraphe du chapitre V "l'organisation à bord" du volume paru aux éditions "J de Gigord, éditeur, Paris" en 1935)