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Citation de Pecosa


Howard Hanks avait oeuvré depuis ses débuts dans tous les grands genres: comédie, drame, western, film de gangsters, film noir, film d'aventures, d'aviation, etc. Tous, à une exception notable: la comédie musicale. Le succès rencontré par une récente adaptation musicale à Broadway de Gentlemen Prefer Blondes, roman à succès d'Anita Loos publié en 1925, fournit au cinéaste l'occasion de combler cette lacune, avec Marilyn Monroe dans le rôle de Lorelei Lee, croqueuse de diamants la plus célèbre de l'histoire contemporaine. Hawks confie le scénario à Charles Lereder et rarement n'a été aussi justifié l'avis définitif de Jacques Rivette à la fin de son article fondateur consacré au cinéaste: "L'évidence est la marque du génie de Howard Hawks." Il est difficile de résister à l'infinie élégance de ce film aussi décontracté que la première partie de The Big Sleep (Le Grand Sommeil, 1946), un des sommets du cinéma pour le critique américain Manny Farber, et par moments aussi fou que Bringing Up Baby. Il est quasiment impossible de commencer à le revoir sans aller jusqu'au bout. Irrésistible début jusqu'à "Bye Bye Baby", et le départ du paquebot; indispensable moment parisien couronné par "When Love Goes Wrong" à la terrasse d'un café; inoubliables "Two Little Girls from Little Rock" et "Diamonds Are a Girl's Best Friend". Les chansons scandent la comédie, elles intègrent le propos du sujet: Hawks renverse la logique de la "comédie intégrée", progrès reconnu dans l'histoire du genre où les numéros n'interrompent plus "l'action"; ici, ils la commentent délibérément, l'expliquent, la dilatent. Marilyn Monroe et Jane Russell constituent, il est vrai, d'authentiques "attractions" par elles-mêmes, mais tel est bien le sujet de ce film féministe "ultra" où les femmes font payer aux hommes leur indicible imbécilité. Le film est hors normes, pas absolument typique de la seconde comédie américaine par son inspiration, mais une sorte de don du ciel sans aspérité aucune auquel on ne peut que condescendre.
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