AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791023904338
256 pages
Capricci (25/11/2021)
3.67/5   3 notes
Résumé :
La comédie existe toujours, la cause est entendue, mais c’est véritablement de 1918 à 1968 que son programme s’est accompli dans le contexte hollywoodien. Singulière et plurielle – d’où le titre de ce livre -, la comédie américaine connaît un grand nombre d’espèces (sophistiquée, romantique, screwball, de remariage…) et le genre a lui-même si bien évolué que l’on a pu parler à partir des années 1950 de « seconde comédie américaine ».

Katharine Hepburn... >Voir plus
Que lire après Comédie(s) américaine(s) : D'Ernst Lubitsch à Blake EdwardsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La Huitième Femme de Barbe Bleue, Certains l'aiment chaud, The Philadelphia Story, Arsenic et Vieilles Dentelles, Les Hommes préfèrent les Blondes…. Les comédies américaines dites de l'Age d'Or de Hollywood n'ont pas pris une ride. On prend toujours autant de plaisir à les re-re-revoir, à dire les répliques en même temps que les acteurs. « Honey, France is IN Europe. », « CHAAARGE!!! », « But so is Hitler. »….Pourtant l'humour vieillit mal, mais pas chez Lubitsch, ni chez Wilder, pas plus que chez Cukor. Qu'elles soient romantiques (Ninotchka..), de « remariage (les fameuses screwball comedies comme New York-Miami ), sociales (La Femme Modèle), elles traversent les décennies, les continents, nous font rire avec les personnages, rarement à leur dépens.

Avec Comédie(s) Américaine(s) d'Ernst Lubitsch à Blake Edwards, l'universitaire Marc Cerisuelo nous offre un voyage très personnel du cinéma muet à The Party de Blake Edwards, un cinéma au sein duquel l'écriture du scénario, la réalisation, la direction d'acteurs ont donné naissance à de savoureuses comédies intemporelles.
L'auteur nous présente les mille et une facettes de ces comédies ingénieuses pour échapper au Code Hayes, dans lesquelles les femmes ne sont pas des faire-valoir, les classes sociales se téléscopent, le mariage devient drôle, les chansons servent l'intrigue, les événements historiques sont au coeur du récit (Incroyable To Be or Not To Be de Ernst Lubitsch, qui date de 1942, sur la Résistance polonaise ou le non moins incroyable Éveille-toi mon amour avec Claudette Colbert, Guerre d'Espagne et la capitulation française, sorti en 40). le lecteur retrouvera avec plaisir les noms de Lubistch, Hawks, Wilder, Cary Grant, le duo Tracy/Hepburn, Lauren Bacall… Alors simpliste, la comédie américaine? Eh bien non. Merci Marc Cerisuelo pour ces passionnantes analyses et la piste Preston Sturges.
Commenter  J’apprécie          6120

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Troisième film écrit par Brackett et Wilder pour Claudette Colbert (après Bluebeard's Eighth Wife et Midnight), Arise, My Love s'avère le plus ouvertement engagé du tandem de scénaristes. Il s'ouvre dans une prison de Burgos où Tom (Ray Milland), combattant des Brigades Internationales, attend son exécution imminente. Une audacieuse journaliste en quête de scoop, Augusta, dite "Gusto" (Claudette Colbert), le fait libérer en prétendant être son épouse. Le "couple" échappe d'un cheveu à la police puis à l'aviation franquiste, et la majeure partie du film se déroule encore une fois à Paris, où l'essentiel de l'action hésite entre comédie de presse, marivaudage et constat désabusé. Après bien des péripéties, dont l'invasion de la France, le soldat de fortune et le reporter vedette abandonnent leur vie passée, décident de se marier et de vivre une vie tranquille de retour en Amérique. Le paquebot sur lequel ils ont embarqué sera le premier navire de croisière (le SS Athenia) coulé par les Allemands. Ils recouvrent leurs esprits, elle redeviendra une grande journaliste de guerre couvrant l'irrésistible progression de l'armée allemande pendant que l'aviateur reprendra du service. Les trente dernières minutes sont époustouflantes, le sens visuel de Leisen épousant la frénésie du récit, à partir de l'attaque allemande vue du point de vue des amoureux étonnés de voir les animaux des bois prendre la fuite en forêt de Compiègne, jusqu'à l'adresse finale typique du film de propagande. Les auteurs ont suivi point par point sa rhétorique ternaire (alerte initiale, retour à la normale, engagement final) en insistant sur la guerre d'Espagne et en jouant sur l'authentique sympathie pour la cause républicaine. Wilder retrouve avec un évident plaisir le genre de film sur la presse qui lui permet de coller à la réalité sans se détourner de ses personnages. Arise, My Love est très significatif de l'avance prise par les studios sur les décisions politiques de l'Etat fédéral; il permet de mieux comprendre qu'à partir de Pearl Harbor la déferlante de films antinazis n'a rien eu d'une génération spontanée.
Commenter  J’apprécie          270
Howard Hanks avait oeuvré depuis ses débuts dans tous les grands genres: comédie, drame, western, film de gangsters, film noir, film d'aventures, d'aviation, etc. Tous, à une exception notable: la comédie musicale. Le succès rencontré par une récente adaptation musicale à Broadway de Gentlemen Prefer Blondes, roman à succès d'Anita Loos publié en 1925, fournit au cinéaste l'occasion de combler cette lacune, avec Marilyn Monroe dans le rôle de Lorelei Lee, croqueuse de diamants la plus célèbre de l'histoire contemporaine. Hawks confie le scénario à Charles Lereder et rarement n'a été aussi justifié l'avis définitif de Jacques Rivette à la fin de son article fondateur consacré au cinéaste: "L'évidence est la marque du génie de Howard Hawks." Il est difficile de résister à l'infinie élégance de ce film aussi décontracté que la première partie de The Big Sleep (Le Grand Sommeil, 1946), un des sommets du cinéma pour le critique américain Manny Farber, et par moments aussi fou que Bringing Up Baby. Il est quasiment impossible de commencer à le revoir sans aller jusqu'au bout. Irrésistible début jusqu'à "Bye Bye Baby", et le départ du paquebot; indispensable moment parisien couronné par "When Love Goes Wrong" à la terrasse d'un café; inoubliables "Two Little Girls from Little Rock" et "Diamonds Are a Girl's Best Friend". Les chansons scandent la comédie, elles intègrent le propos du sujet: Hawks renverse la logique de la "comédie intégrée", progrès reconnu dans l'histoire du genre où les numéros n'interrompent plus "l'action"; ici, ils la commentent délibérément, l'expliquent, la dilatent. Marilyn Monroe et Jane Russell constituent, il est vrai, d'authentiques "attractions" par elles-mêmes, mais tel est bien le sujet de ce film féministe "ultra" où les femmes font payer aux hommes leur indicible imbécilité. Le film est hors normes, pas absolument typique de la seconde comédie américaine par son inspiration, mais une sorte de don du ciel sans aspérité aucune auquel on ne peut que condescendre.
Commenter  J’apprécie          230
Avec Emmerich Pressburger (qui perdra à Londres un "m" et le "h" de son prénom), Kurt Siodmak (vite devenu "Curt" à Hollywood), "Billie" Wilder sera le troisième brillant scénariste germanique formé à Berlin qui transformera son prénom, mais cette fois a minima; une prescience presque incroyable, sa mère lui avait donné un prénom américain en pensant que cela pourrait servir... La sombre histoire du XXe siècle donnera raison à cette noble dame. En dépit d'incontestables succès - comme son adaptation d'Emile et les Détectives (Emil und die Détektive, Gerhardt Lamprecht, 1931)-, le scénariste juif autrichien comprend la situation dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Il sera l'un des premiers hommes de cinéma à quitter le pays. Il tournera à Paris son premier film, Mauvais graine (1934), coréalisé avec Alexander Esway. Si un tel "passage" à la réalisation se révèle de pure opportunité, l'oeuvre n'est pas sans mérites: elle mêle la très jeune Danièle Darrieux à un gang de blousons dorés voleurs de voitures, et il est toujours plaisant de se rappeler que la carrière de cinéaste de Wilder a commencé dans la capitale française.
Commenter  J’apprécie          100
To Be or Not To Be a étrangement été un chef-d'œuvre dont personne ne voulait avant le tournage et qui fut très mal reçu à sa sortie. Il s'agit sans doute du film le plus connu de son auteur, mais aussi l'un des moins "typiques" parce qu'il sort à la fois des canons de la production hollywoodienne traditionnelle et de ceux de la comédie dite "sophistiquée", -genre accaparé par Lubitsch dès le muet. Il reste dans l'histoire comme l'une des grandes fictions politiques du siècle dernier. C'est aussi tout simplement l'un des films les plus drôles jamais tournés.
Commenter  J’apprécie          130

Video de Marc Cerisuelo (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Cerisuelo
Cours de cinéma : Plaisir caché ? par Marc Cerisuelo
autres livres classés : cinemaVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7096 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}