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Citation de rkhettaoui


Tout se passe comme si ce que les violences sexuelles révèlent devant être caché, il leur revenait d’en porter seules le fardeau, au prix du plus grand abandon, d’un ostracisme, dont la cruauté est sans limites, sinon, pour finir, d’une disparition, réelle et symbolique, dont le suicide n’est au bout du compte que la forme extrême et paradigmatique. Qui dira que ce n’est pas encore la loi qui s’impose dans des familles hantées par l’inceste, dans des milieux sportifs, comme dans ceux du spectacle, du cinéma, dans les entreprises, dans l’armée ? Quelle loi ? Celle qui consiste à mettre à l’écart, soustraire au regard les victimes coupables de ne pas savoir se taire.

Aussi convient-il d’entendre, avec la plus grande attention ce que dit saint Augustin qui est très clair…, qui devrait s’imposer comme une évidence… et dont force est de constater pourtant (car tous les témoignages le confirment) que c’est loin d’être le cas. Il est, souligne-t-il, criminel de faire porter la culpabilité sur les victimes de violences sexuelles, avec l’obscure suspicion qu’elles ne se sont pas donné tous les moyens d’y échapper, qu’elles y ont finalement pris du plaisir, en un mot qu’elles étaient plus consentantes qu’elles ne veulent l’avouer. C’est même, précise-t-il, de « bêtise criminelle », qu’il convient de parler. Et l’on sait de quelle eau est faite cette bêtise, à laquelle les institutions (la police, la justice et même le corps médical) chargées de recueillir la parole des victimes sont loin de toujours échapper.
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