Tout à l’heure, je me suis souvenu de la chute du mur de Berlin, de l’effondrement de l’idéologie communautaire, du bonheur que j’ai ressenti à voir toutes ces femmes et ces hommes libérés comme s’ils sortaient d’une immense colonie pénitentiaire, là-bas, à l’Est. Ce qu’on n’imaginait pas à l’époque c’est que le système concurrent, qui allait se répandre mondialement, celui de l’accumulation sans fin, allait devenir obsolète à son tour trente ans plus tard. La différence, aujourd’hui, c’est qu’on ne voit aucune alternative, parce que ce système est sans doute l’essence de notre nature moderne. C’est là que l’évolution nous a menés.