Par ailleurs, si l'on fait le compte des adorations au disque solaire dans les tombes civiles d'Amarna, il est symptomatique de constater que seuls les notables d'Amarna adressent des prières à Aton. Le roi est, comme le disque Aton lui-même, totalement muet. En revanche, il agit et il est le seul à consacrer les monceaux de victuailles accumulés sur les autels. Aucun particulier n'était apparemment autorisé à pratiquer quelque rituel que ce soit pour le dieu. Les récentes fouilles dans le grand temple d'Aton en apportent une confirmation éclatante. (...)
La séparation est donc très nette : les contemporains du roi adressent des prières au roi et au disque solaire et le roi accomplit des rites, sans, a priori, adresser un seul mot à son dieu. Il est certain, désormais, que le grand hymne à Aton; gravé dans la tombe d'Aÿ, est une composition d'Aÿ lui-même, qui fait, d'ailleurs, le pendant d'un hymne au roi sur la paroi opposée.
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