« Il y a ma mère, un peu à l'écart. Je m'approche d'elle, qu'elle me semble fragile dans sa robe d'été. Sans un mot, on se prend dans les bras. Pourquoi d'autres familles arrivent-elles si facilement à se parler, pourquoi chez nous tout ça est-il si dur, pourquoi s'étrangle-t-on avant même d'avoir pu dire un mot, pourquoi, avant de parler, se prend-on déjà le coeur dans le tapis, et cette satanée peur de trop en dire, qui nous replie soudain l'âme comme un origami et nous laisse aux lèvres le triomphe affligeant d'avoir su éviter l'important?»