Marcel HAVRENNE

        LA MAISON QUI PERD SES PORTES


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   " L'univers est ma maison ", dit-il encore, " mais c'est
une maison qui perd ses portes…


/Revue Phantômas n° 6 1956

 
 
  Le poisson rouge venait de mourir ; l'aquarium devint
triste comme un bocal.

        LA MAISON QUI PERD SES PORTES


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   Étonné, mais rieur, comme un dieu qui s'éveille et se
voit écureuil, il contemple pour la première fois dans une
juste lumière ce qui change et ne change pas : le torrent
qui coule au plus vite dans la nuit noire,  son eau semble
immobile quand un éclair la frappe en plein.


/Revue Phantômas n° 6 1956

 
 
  Prenez soin de vos dents, l'intégrité de votre sourire
durera plus longtemps que vous.

 
 
L'étincelle ne sait pas si elle vient de l'enclume ou du
marteau.

        LA MAISON QUI PERD SES PORTES


                        I

    Tout se dérobe, tout se fond dans un jour indifférent.
L'imminence de la neige ou de la nuit pèse lourdement sur
les heures les plus claires. L'invisible ronge les apparences.
À  la  faveur  de  l'incompréhensible  murmure qui l'en-
vironne,  il perçoit que le paysage  est en train de le rêver
distraitement ; bientôt, il ne sera plus que le songe limpide
et  sans  avenir  d'une  plante ou d'une pierre, n'importe
laquelle.


/Revue Phantômas n° 6 1956

        LA MAISON QUI PERD SES PORTES


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   L'univers s'étend devant lui comme une grande peinture
allégorique dont la clef serait perdue  ;  mais à peine a-t-il
résolu,  pour la millième fois peut-être,  d'en détourner les
yeux que cet immense tableau sans signification devient un
miroir,  —  et vole en éclats.  À  l'origine  d'une  fête qui
n'aura pas de fin,  il y a cette explosion intérieure, ce dégel
instantané de toutes les puissances de l'esprit.


/Revue Phantômas n° 6 1956

 
 
  Prendre date pour l'abolition du calendrier.

 
 
Solitude et perfection : mots et choses qui vont bien
ensemble.  Ainsi la rose et la ronce,  toutes épines
confondues…

 
 
  La plus simple vérité a plusieurs faces et peut donc se
jouer longtemps des mots qui, dans leur simplicité, n'en
ont qu'une  ;  mais dès qu'elle a trouvé son expression
parfaite,  elle se referme sur le secret d'un langage iné-
puisable.