Aussi bien, la philosophie platonicienne, rayonnant d'Alexandrie, avait préparé un grand nombre d'esprits à l'intelligence d'une religion à la fois mystique et spéculative; d'un autre côté, les cultes orientaux, ceux d'Isis, de Mithra, de Cybèle phrygienne, avaient adultéré la religion traditionnelle, et en transformant les rites, en donnant pour but à la piété le salut de l'âme après la mort, avaient du même coup affaibli le pouvoir de résistance du paganisme gréco-romain et favorisé l'apostolat chrétien. Toutes les classes de la société furent ainsi pénétrées. On peut dire qu'au moment où Constantin prit position en faveur de l'Église, celle-ci triomphait déjà dans la majeure partie de l'Empire. Mais avant cela, que d'obstacles elle avait dû vaincre !
La mosaïque antique. Les basiliques romaines doivent leur principal intérêt à leur décoration intérieure, à ces belles mosaïques dans lesquelles l'art chrétien, sans cesser d'être antique, c'est-à-dire de rester fidèle à l'idéal esthétique de la Grèce et de Rome, fit preuve d'une véritable originalité, accomplissant des œuvres où l'intelligence, cette fois, avait plus de part que les souvenirs.
Il serait vain de vouloir esquisser l'histoire de l'architecture en Belgique avant l'époque carolingienne. Les grands monuments - ils étaient bien rares d'ailleurs - ont disparu. Dans les campagnes, il n'y eut avant le Xe siècle que des églises en bois.