Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,
Ces lettres qui font mon supplice,
Ce portrait qui fut ton complice ;
Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs.
Je te rends ce trésor funeste,
Ce froid témoin de mon affreux ennui :
Ton souvenir brûlant, que je déteste,
Sera bientôt froid comme lui.
Oh ! reprends tout ! Si ma main tremble encore,
C’est que j’ai cru te voir sous ces traits que j’abhorre.
Oui, j’ai cru rencontrer le regard d’un trompeur ;
Ce fantôme a troublé mon courage timide.
Ciel ! on peut donc mourir à l’aspect d’un perfide,
Si son ombre fait tant de peur !