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Citation de AuroraeLibri


Le Malin était passé ici. On percevait encore sa présence, son souffle maléfique. Même les objets de la chambre – la géométrie de leur disposition – révélaient quelque malheur, sans parler des symboles… Mais Conrad de Marbourg l’éprouvait surtout en lui-même. C’était une sensation bien familière qui le prenait aux narines et au bas-ventre, pour remonter ensuite jusqu’aux tempes en une bouffée d’excitation. Il était né avec ce don. Il respirait l’odeur du péché depuis qu’il était tout petit. Avec le temps, il avait appris à la reconnaître non seulement chez les personnes, mais également dans une pièce, telle la traîne d’un arôme laissée par des mots et des actes impurs. Ses études de théologie lui avaient permis de comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un simple talent, mais bel et bien d’une vocation. C’est pourquoi il s’était fait prêtre : pour la cultiver. Il avait appris à discerner la vérité du mensonge dans les cris de douleur et les râles des mourants. Sa conviction d’accomplir un office divin – une mission – l’avait poussé à se perfectionner.

Deuxième partie. Chapitre 12
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