L'obscurité, on l'a vu, est lovée en spirales comme un serpent. C'est une nature humide de laquelle sort une vapeur, comme il en sort du feu; il en jaillit ensuite un cri inarticulé, comme une voix de feu.
Ainsi recherchant la belle philosophie, nous l'avons trouvée composée de quatre parties: ainsi avons-nous découvert la nature de chacune d'elle.
La premières partie se caractérise par le noir : la deuxièmes, par le blanc : la troisièmes , par le jaune ; et la quatrième, par le pourpre ....
Le Magister avait toujours redouté d'être accusé de nécromancie, et Ignace en comprenait maintenant la raison.
La connaissance ne devrait pas être révélé dans son intégralité à n'importe qui, on ne pouvait défier le conservatisme de l'Église.
Mais cette nuit, il ferait fi du bon sens pour s'approcher de la vérité.
Trop de questions restaient en suspens. ....
La Pierre de Lumière est le coeur secret de Mont-ségur, déclara Corba, soudain enjoué.
Nulle part ailleurs vous ne trouverez une telle sacralité sculptée dans la roche nue.
Le temps emporte tout sur son passage, tel un fleuve en crue.
La valeur d'un homme - il en était convaincu - se mesurait au courage qu'il déployait pour lever le voile de l'ignorance.
Le temps emporte tout sur son passage, tel un fleuve en crue.
Sachez, vous tous qui recherchez la sagesse, que le fondement de cet art - pour lequel beaucoup périrent - est unique et considéré par les philosophes comme le plus puissant et le plus sublime des éléments.
Les ignorants en revanche le méprisent comme s'il s'agissait de la chose la plus vile au monde.
Voici donc ce que nous vénérons.
- Turba philosophorum, XV.
À l’annonce de cette nouvelle, le marchand laissa échapper un soupir attristé. Il ne croyait guère à la vie des saints et doutait des vertus miraculeuses des reliques qu’il rapportait fréquemment des pays lointains. Mais Maynulfo, en effet, avait été un saint. Il n’avait jamais renoncé à la vie érémitique, pas même après sa nomination à la tête de l’abbaye. Il avait coutume de se retirer périodiquement loin du monastère pour prier dans la solitude. Il nommait un vicaire, emportait sa besace et gagnait un ermitage au milieu des cannaies de la proche lagune. Là, il chantait les psaumes et jeûnait.
Qui était réellement Ignace de Tolède ? Nul n’aurait su le dire avec certitude. Tour à tour considéré comme un sage et un homme cultivé ou comme un fourbe et un nécromant. Pour bon nombre, il n’était qu’un pèlerin, errant d’un pays à l’autre, en quête de saintes reliques – ou réputées telles – à revendre aux dévots et aux puissants.
Bien qu’il évitât de révéler ses origines, ses traits mauresques, adoucis par un teint clair, ne rappelaient que trop les chrétiens d’Espagne ayant vécu au contact des Arabes. Son crâne rasé et sa barbe couleur de plomb lui conféraient un air doctoral, mais ses yeux surtout attiraient l’attention : vert émeraude et pénétrants, enchâssés dans des rides géométriques. Sa tunique grise, recouverte d’un manteau à capuchon, exhalait le parfum des étoffes orientales, mélange de multiples arômes rapportés de ses nombreux voyages. Grand et sec, il marchait en s’appuyant sur un bourdon.