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Citation de _kashmir_


Je n'avais marché que deux ou trois minutes sous les frondaisons des chênes et des charmes, et je me retrouvai transporté dans un monde rempli d'ombre où tout me semblait proche, à la fois familier et inconnu. Autour de moi, les grands arbres ; au-dessus, une canopée encore peu épaisse en ce début de printemps, où les feuilles commençaient à peine à sortir sur les branches. Quant au sentier, il n’était plus qu’un simple tracé auquel une fine couche de feuilles mortes, celles de l’automne précédent, pas encore tout à fait décomposées, donnait une couleur indéchiffrable entre argent et rouille. Le sous-bois, de part et d’autre du tracé, était recouvert d’un tapis d’anémones. Je savais que leur présence témoignait de l’ancienneté de la forêt, car les anémones ne poussent que dans les sols où les feuilles et le bois morts forment peu à peu, en se décomposant, une terre humifère et profonde. Etais-je dans une relique de la grande forêt qui sans doute couvrait la région autrefois ? Probablement pas, me dis-je, mais j’aimais bien l’idée. Quelques-uns des chênes étaient visiblement très âgés, il y avait des frênes aux troncs majestueux, des arbres morts couchés et entièrement recouverts de mousse qui donnaient au lieu un faux air de forêt primaire, mais j’étais incapable de déterminer, même approximativement, l’âge de ce bois. Une traînée de poudre presque dorée, dont je crus sentir l’odeur âcre et qui n’était probablement que le pollen des noisetiers traversait l’air transparent de branche en branche.
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