Ce que je crains plus encore, c'est que tous mes efforts ne servent à rien, et que Galaad dure mille ans. La plupart du temps, c'est l'impression qu' on a ici, loin de la guerre, dans le calme du cœur de la tornade. Si paisibles, les rues ; si tranquilles, si ordonnées ; pourtant, sous la surface trompeusement placide, une vibration, du même genre que ce qu'on ressent à proximité d'une ligne à haute tension. On est tendus au maximum, tous autant qu' on est ; on vibre, on tremble, on est perpétuellement sur le qui-vive. On parlait autrefois de règne de la terreur, mais la terreur ne règne pas, pas vraiment. Elle paralyse au contraire. D'où cette douceur anormale.