Et je me revois, un matin d'hiver, frissonnante sur le parquet verni de notre chambre à coucher, devant l'eau gelée de l'aiguière, tandis que Mlle Josine casse fort tranquillement les glaçons pour verser, ensuite, cette eau dans la cuvette et m'en laver le visage, le cou, les épaules. Ma tante n'a pas l'air de se douter du froid, ni que je grelotte, elle n'entend pas mes dents qui claquent et ne peut deviner que la petite souffrance cinglante imposée à mon corps nu par cette fraîche arrosade me fait tressaillir.