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Citation de coco4649


Ils sortent la folle de la chambre.
Ils réveillent la folle (d’où ?).
Elle est belle, elle a les yeux fixes
d’une qui est morte pour s’être vue.
(Laissez-la dormir, dormir,
car moi-même je dispense déjà l’horizontale
dans la taille de ce mien corps imprévu.)

Elle est grande et ne me voit,
elle laisse dans les lins sans tache
son repos, si loin,
si loin... ici ?

Je suis ici. Captive aphasie que la folle
apporta avec elle. Et je pense ?
Je m’incline pour la revoir.
Le couloir – un coin –
je suis venue d’où elle s’en fut.

Quel lit très long, quelles hautes
parois étroites ! Toutes blanches.
Je marche sur le carrelage. Cette équerre
dans la porte... (On va la refermer)
sur quoi ?
– sur ce corps répandu
à cette porte, son terme.

Est-ce moi m’écoutant ? Oui, je parle.
Et la voix, si c’est une voix. se délie
en quelque racine de langue, vers le haut.
– Gorge de celle qui s’en est allée
et maintenant m’habille ?
Demanderai-je ? – Non – que dire –
et je refuse de me dire.

Désir, désir encore,
rien que celui de comprendre. Comprendre ?

– Sur tant de tissu déployé, mes fatigues
redoublées. Nageant parmi tant de tissu
ce petit corps qui est le mien
ignore qu’il flotte. Je ne m’allonge même pas.
Cesser ? Je le puis seule,
or je veux être,
au bord du lit très long, je veux être.
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