Mon corps est devenu l'oreille qui n'entend pas
et ma cochlée morte abrite un monde de chuchotements
la guerre, la peur, la maladie ne sont que de faibles échos venus de l’éther, trop d’explosions ont tué la paix et la politique de l’amour entre humains a été recouverte par le silence de l’échec
j'apprends à faire passer par-dessus l'épaule
le signal que j'existe dans les parages.
C'est ce dont j'ai rêvé pour l'humain est perdu dans le vide elliptique du malentendu.
Si nous nous regardions dans les yeux, si nous comprenions que la vie est l'étape avant la mort, si nous ouvrions la porte de la sagesse aux guerres insensées, je pourrais raviver mon ouïe noyée dans l'impuissance.
Je dessine l'abécédaire
de la grande patience
l'emmêlé fil d'Ariane
étriqué dans la pelote
de tout ce qui s'est passé
entre hier et jamais,
nouant oui avec impossible
et dans ces limbes de flou
se regardent sans se voir
les milles visages
errants dans la vérité.
À la frontière entre le bien et le mal se dresse l'envie de voyager.
Et le rêve de voir au-delà de soi.
Mais qu'est-ce que le bien ?
Le nid chaud de la pensée bienveillante et du doux regard.
L'amitié.
Mais le mal ?
Le nid brisé par la tempête d'une pensée noire.
Qu'en est-il de l'amour ?
Le gazouillis d'un oiseau qui fait son nid sur une illusion... l'éternité.
Notre vie est un nid.
Chaque paille ramassée avec effort, apporte la chaleur du bien, de l'amour et de l'espoir.
Oubliez le mal, brouillard sur la charité, l'altruisme et la pureté.
C'est juste une ombre sur le nid…