Marianne Cornevin

Biographie :

Fille de l’historien de l’art Louis Réau, Marianne passe son enfance dans le Paris de l’entre-deux-guerres. Après des études secondaires brillantes, elle choisit la médecine contre l’avis familial. Elle fera ainsi à plusieurs reprises preuve de caractère en assumant des choix pas forcément du goût des siens : encore étudiante, elle s’engage dans la Résistance et, armée d’un vélo et d’un précieux ausweis d’interne des hôpitaux, distribue clandestinement le journal Défense de la France dans Paris occupé.
En 1942, elle s’initie à la médecine tropicale, soutient sa thèse et s’embarque pour l’Afrique avec Robert Cornevin, qu’elle a épousé quelques mois auparavant, fraîchement nommé administrateur de la France d’Outre-Mer. Elle y exercera la médecine pendant 14 ans : au Dahomey (actuel Bénin), en Algérie, au Cambodge puis au Togo dans des conditions médicales souvent précaires.
À la fin des années 1950, la décolonisation ramène le couple et ses six enfants en région parisienne. Robert consacre sa thèse à l’histoire des peuples d’Afrique Noire et est nommé directeur du Centre d’étude et de documentation de l’Afrique et de l’Outre-Mer.
Marianne occupe, sans passion, le poste de médecin des écoles. C’est en tant qu’ « assistante de rédaction » de son mari que sa carrière évolue lentement : le couple, qui connaît le continent africain comme peu - lui par ses élites, elle par ses populations - sort une Histoire des peuples de l’Afrique.
En 1989, elle publie une biographie de madame Roland, guillotinée en 1793 pour avoir, selon les journaux de l'époque, «oublié les vertus de son sexe» en travaillant aux côtés de son mari, ministre de l'Intérieur.