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Citation de MarianneDesroziers


Marianne Desroziers
Mue par une excitation nouvelle, Esther se laissa emporter par le flot des mots comme libérés par l’effondrement d’une digue. Le stylo glissait tout seul sur la feuille, avec l’agilité d’un acrobate ou d’un funambule, s’arrêtant brusquement, déstabilisé quelques secondes mais retrouvant à chaque fois son équilibre. De manière irrégulière, imprévisible, elle levait la tête pour regarder par la fenêtre, à la recherche de l’image, du mot, du son adéquat. Arrivant tout en bas de la feuille, elle la retourna par réflexe mais au dos il y avait du texte imprimé, l’obligeant à extirper une autre feuille de sa réserve de brouillon, dans le premier tiroir du bureau. Replongeant dans l’ambiance, la mélodie de son poème, elle continua d’écrire quelques dizaines de minutes puis s’arrêta net, épuisée. La demi page du poème initial s’était allongée
jusqu’à trois pages. La boucle était bouclée, le poème terminé. Elle se redressa sur sa chaise, le dos bien droit appuyé contre le dossier, elle inspira, expira profondément puis s’étira à la manière d’un chat. La luminosité presque aveuglante du milieu de journée avait nettement diminué au profit d’une clarté douce de fin d’après-midi automnale. Une sensation d’apaisement après une forte tension avait envahi
Esther : elle se diffusait dans chacun de ses membres, dans tous ses muscles, jusqu’aux méandres de son esprit.
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