Extrait d'une lettre de Gauguin à Georges-Daniel de Monfreid, le 12 décembre 1898:
J'ai lu, dans le Mercure la mort de Stéphane Mallarmé et j'en ai eu beaucoup de chagrin. Encore un qui est mort martyr de l'art: sa vie est au moins aussi belle et aussi digne que son oeuvre.
Aussi , les Fouquier et Cie s'en paient sur sa tombe, comme autrefois sur celle de Manet. Cette société est incorrigible. On dirait qu'elle fait exprès de se tromper sur la valeur des gens de leur vivant (...) ( p.31)
Stéphane Mallarmé et les artistes.
Stéphane Mallarmé entretint des amitiés durables avec les artistes de son temps, français ou étrangers, tels que Edouard Manet, James MacNeill, Whistler, Berthe Morisot, Odilon Redon, Auguste Renoir, Claude Monet, Louis Welden Hawkins, Sadakichi, Hartmann, Edgard Degas, Paul Gauguin...
Ces amitiés, plus ou moins importantes et pour certaines cultivées par des visites réciproques, débouchèrent pour la plupart sur des projets d'illustrations de poèmes de Mallarmé. (p. 35)
1903 Franz Jourdain, architecte de la samaritaine crée le salon d'automne et vient rivaliser avec la nationale, débauchant des plus illustres représentants, tels Besnard ou carrière et surtout acceptant parmi ses rangs les novateurs ayant du mal à exposer que sont les nabis et les fauves.
(...)
Une merveille en effet que ce bois sculpté réalisé par Paul Gauguin lors de son premier séjour à Tahiti et donné fin 1893 à Stéphane Mallarmé, en remerciement de l'aide que le poète lui avait apporté début 1891 dans la réunion des fonds nécessaires à son départ pour Tahiti, lointaine île où l'artiste était appelé à concevoir les plus belles oeuvres peintes et sculptées de toute sa carrière. [Jacques Larché ]
cette nouvelle liberté l'incite aux paysages, à rendre moins linéaire les contours des corps, à les orner de couleurs argentées moins voyantes, rapport de tons mystérieux fondus dans des valeurs sourdes. il s'éloigne du trait qui limite de la couleur plate et féroce: c'est un anti-matisse.
après la guerre, le public se tourne avec l'avant garde. Aman-Jean qui se désintéresse de ces mouvements nouveaux évolue vers une peinture plus libre souhaitant comme il s'en explique "exprimer mon temps à ma guise en accordant ma chanson à celle de mon époque".
il s'oblige à quitter le poncif quasi inévitable, du portrait de la jolie femme, pour couvrir de vastes surfaces à la manière de son maitre Puvis de Chavannes, mais dans un esprit plus symbolique et imaginatif.
l'artiste rejoint le salon des pastellistes et surtout participe à la création de la société nouvelle des peintres et sculpteurs qui fait suite à la société internationale de la Galerie Georges Petit.
certes, Aman jean pratique l'huile avec succès et les portraits de Thadée, tout comme méditation parviennent à suggérer une absence et une langueur tout verlainiennes.
dans le travail artisanal de mon père c'était ce qui l'entourait qui modifiait son besoin de peindre, car le fondement intellectuel demeurait symbolique.