Depuis l’aube de l’humanité, l’Homme a toujours dominé toutes les autres espèces grâce à son intelligence. Au fil des siècles, il a construit et fabriqué pour améliorer son confort de vie, il a fait évoluer le monde et ses habitants. Il parvient à résoudre des problèmes de plus en plus complexes pour en créer d’autres. Si, aujourd’hui, il peut marcher sur la lune et communiquer avec ses semblables instantanément à l’autre bout du monde, il lui reste encore bien des défis à surmonter. A l’instar des organisations évoluées d’insectes, l’Homme vit en société. Il a créé des règles pour le régir et chacun a son rôle à jouer. Il lui suffit de produire et d’obéir. Rien de plus ne lui est demandé. La connaissance du bien et du mal, du juste et de l’injuste, de la haine et de l’amour, sont autant de notions qui ont fondé les principes moraux de la société. Le respect, la solidarité et la compassion font de l’Homme une espèce unique parmi toute les autres. Malgré ses formidables aptitudes, l’Homme continue à subir la misère et la guerre. Il adopte des valeurs morales, fait preuve d’empathie, étudie les galaxies les plus éloignées, mais il est incapable de regarder en lui-même pour comprendre les raisons qui l’empêchent d’atteindre le bonheur et la sérénité.
- Non… je… enfin… je ne sais plus quoi faire, balbutia monsieur Daniels. Je suis désespéré.
- Il n’y a rien à faire. Aucune loi ne peut obliger un homme à mettre en danger sa santé pour en sauver un autre, même si celui-ci est condamné à mort. Rentrez donc chez vous et occupez-vous de votre fils, conseilla-t-il avant de reprendre sa route.
Heureux d’avoir réussi à mettre un terme à la discussion, le Juge Garvey marchait d’un pas vif, indifférent à la souffrance de l’homme qu’il laissait derrière lui. Monsieur Daniels se demandait si cet homme, si froid, avait des enfants. Pour eux, il espérait que non. Il avait cependant la très désagréable impression que le Juge, même s’il avait été dans ses moyens de tenter quelque chose, n’aurait pas levé le petit doigt.
- Ça s’appelle de la non-assistance à personne en danger ! Vous traitez Blake d’ordure, mais vous en êtes une belle aussi dans votre genre ! clama monsieur Daniels à voix haute devant des passants qui se retournèrent brièvement, mais sans s’intéresser la
discussion. Vous vous foutez complètement de la vie d’un petit garçon innocent ! Votre cœur doit être en pierre ! Vous vous prenez pour qui ? Blake est sans aucun doute un monstre mais vous, vous n’êtes certainement pas plus humain !
Le Magistrat arrêta son pas et prit quelques secondes de réflexion avant de répliquer.
- Je suis Juge et je m’efforce d’analyser les choses froidement. Je fais appliquer la loi en toute impartialité. Si je devais laisser mes émotions interférer, cette lourde tâche deviendrait impossible. La loi sert la collectivité ; elle est garante des droits de chacun.
- Vous devez bien reconnaître qu’il est inhumain de laisser mourir un enfant de sept ans pour préserver les droits d’un criminel ! s’insurgea monsieur Daniels.
- Je travaille pour un système, monsieur, et effectivement, par définition, un système n’est pas humain. Je passerai l’éponge sur vos outrages pour cette fois. Rentrez chez vous et priez, mais n’espérez aucune aide de la Justice.
Le pire n’était pas les disputes en elles-mêmes mais les silences qui s’en suivaient et qui duraient généralement quelques heures, voire plusieurs jours. Ils se boudaient en oubliant qu’un jour ils s’étaient aimés et mariés pour le pire et le meilleur, se jurant de se soutenir l’un et l’autre. Après la tempête, ils se comportaient comme des étrangers, avec une indifférence manifeste pour leur moitié.
L'anorexie mentale devait disparaître avec le temps mais elle pouvait néanmoins rester latente. Ses parents avaient bien été sensibilisés au fait que Martine serait une personne à risque et ils surveillaient de près son alimentation. Depuis, Martine était restée mince sans pour autant être maigre. C'était finalement cette légère différence de corpulence qui distinguait le plus les deux sœurs.
Il semblait avoir découvert la gratitude comme une nouvelle notion et la bravoure pour oser l’exprimer. Martine, à qui on avait appris que le pardon était plus fort que la colère, avait la sensation qu’il pleuvait des fleurs au fond de son cœur. Elle n’avait plus connu depuis longtemps cette délicieuse chaleur qui lui rappelait qu’elle n’était pas seule.
Tout était différent et rien ne serait désormais plus jamais pareil. C'était pourtant bien ce que le psychologue avait recommandé : changer d'air, changer du tout au tout. Il fallait partir pour mieux se retrouver et tout détruire pour mieux se reconstruire.
J'’ai le pouvoir de lire dans les âmes. Quand je t’ai vue, j’ai tout de suite su que je pouvais te faire confiance, que tu étais incapable de faire du mal à qui que ce soit, même pas à une mouche si ta vie en dépendait.
Une infection peut très vite tourner en septicémie si elle n’est pas soignée mais grâce aux antibiotiques à large spectre, tout devrait rentrer dans l'ordre.
Même les oisillons tombés du nid finissaient par savoir voler, du moins si aucun prédateur ne passait par là avant...
Une personne qui souffre a toujours besoin de parler, même si elle prétend le contraire.