Jeanne n’était pas ma tante, Jeanne n’était pas gentille tous les jours. Mais c’est cette femme-là qui me donnait à manger depuis que j’avais appris à marcher. C’est elle qui reprenait les robes et façonnais les paletots que je portais. […]
-Je me moque bien que tu m’aimes, me lançait-elle quand elle voyait que j’étais fâchée contre elle.
Aussi, souvent, je ne savais pas si je l’aimais. Mais l’amour n’avait pas d’importance. Je lui devais la reconnaissance des bêtes. Je n’allais pas la laisser œuvrer pendant que je bayais par la fenêtre en me tournant les pouces.