Je suis née en côte-d'ivoire, mon père était alors militaire de carrière. Nous y sommes restés un an puis comme beaucoup d'originaires des départements d'outre-mer, nous nous sommes installés en Métropole. Nous avons eu une enfance de 'petits métropolitains' de négropolitains comme on dit aujourd'hui. Nous étions bercés par la musique créole chaude et suave, nous mangions des plats antillais (ma mère est Martiniquaise) mais tout le reste du temps nous baignions dans une atmosphère très 'française'. Nos amis de l'époque étaient tous blancs, je me souviens que j'étais la seule élève noire de ma classe mais cela ne m'empêchait nullement d'être gaie et vive avec mes amis. Puis mon père, nostalgique de son pays natal a décidé de rentrer avec femme et enfants. Cela à été un véritable choc, j'ai eu beaucoup de mal, prise en quelque sorte entre deux cultures. A l'école on me reprochait de parler avec un accent parisien, d'avoir des expressions, des références culturelles différentes. Ma soeur et moi étions traitées d'assimilées parceque nous ne savions pas parler le créole. Avec le temps j'ai voulu l'apprendre, utiliser les mots justes même si on se moque encore de moi avec gentillesse. Je suis devenue une vraie guyanaise (je l'écris et le crie dans le petit texte Belles Guyanaises) et j'en apprécie tous les aspects, j'aime le côté maîtresse femme, la matador, l'indépendance qui la caractérise et le fait qu'elle soit une grande amoureuse de ses enfants, de son homme et de la vie en général.